* Disponible en DVD Blu-ray et VOD · Drame · DVD · DVD juin 2013 · Films & media · Grains de sel de la rédaction
Blancanieves, la peinture de Pablo Berger en DVD Blu-Ray et VOD
Synopsis
Sud de l’Espagne, dans les années 20.
Carmen est une belle jeune fille dont l’enfance a été hantée par une belle-mère acariâtre. Fuyant un passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains Toreros qui va l’adopter et lui donner le surnom de «Blancanieves ».
C’est le début d’une aventure qui va conduire Carmen/Blancanieves vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul autre semblable…

Dans la salle nous n’étions pas très nombreux, pourtant il s’agissait d’une projection classique à un horaire normal. Peut-être que le fait de savoir qu’il s’agit de l’histoire de Blanche-Neige, en noir et blanc et muet dans une Espagne traditionnelle en a effrayé plus d’un.
En effet, ces quelques éléments de présentation ont également effrayés la plupart des producteurs vers lesquels s’est tourné le réalisateur : l’excellent Pablo Berger, et par conséquent ce film a mis 10 ans avant de sortir. Pablo n’est pas un homme pressé c’est un homme déterminé. Comme il l’a confié à Paula Jacques sur France Inter, « on doit faire son film comme si c’était le dernier. » ! lui disait-il
Aujourd’hui après le succès planétaire ou du moins hollywoodien de The Artist, il est plus facile de mettre à l’affiche des cinémas un film en noir et blanc. Pour autant les deux films ne sont pas à comparer ni à opposer, comme je l’ai lu ici ou là. Mais plutôt pouvons nous rechercher les causes de l’utilisation de cette forme esthétique qu’est le noir et blanc ? Une envie ou un besoin d’évacuer les artifices de la couleur pour se concentrer sur l’essentiel du message pour immortaliser le sujet ? Je pense que c’est l’un des critères pour le choix de Berger .
En effet, on croyait tout connaître de cette bonne vielle blanche Neige, passée par toutes les outrances au cinéma comme dans les contes, la voilà aujourd’hui projetée dans l’Espagne inondée de lumière au temps de la tauromachie. Et cet écrin, fut-on un aficionado ou un adversaire farouche de la corrida, n’engage pas la polémique autour de cette pratique. A y regarder de plus près dans cette arène les hommes seront mutilés, certains y mourront pas le taureau sera gracié. L’arène n’est qu’un décor majestueux, le cirque où se joue la vie des héros mais non pas face au taureau mais en proie à leur besoin de gloire, de reconnaissance et dans les traces de leur propre histoire.
Mais qu’est donc venue faire Blanche Neige sous ce soleil impitoyable ? Pablo Berger est un raconteur d’histoires extraordinaires. Puisant aux racines des contes séculaires, mélangeant les frères Grimm, Alice de Lewis Caroll, La belle au bois dormant de Charles Perrault. Le réalisateur fait mordre la poussière à nos souvenirs et décrotte les clichés pour propulser Blanche Neige au XXI ème siècle dévoilant la sensualité et la tradition du flamenco, imposant une marâtre aux allures de dominatrice SM, une femme sexy qui pose pour la couverture de magazine de mode dans son hacienda, ou une jeune ingénue qui se languit dans une étrange carriole pour nains au gré du pas andalous des 4 chevaux.
Le scénario est extrêmement bien construit, les flash back peu nombreux, la caméra joue d’une fluidité moderne impossible au temps du muet, pour faire de ce film dramatique une histoire totalement contemporaine. Les personnages sont parfaitement campés par leurs acteurs bien dirigés et inspirés. Le père, toréador paralysé, joue à la fois les matadors impétueux et les pères sensibles, lors des quelques moments volés à découvrir sa petite fille. L’infirmière en chef se transforme rapidement en épouse cruelle puis marâtre érotique et finalement abjecte. La jeune Carmen sur laquelle le sort va s’acharner joue merveilleusement. Et Blanche-Neige qui se retrouve amnésique de son trouble passé échappant miraculeusement à la tentative d’assassinat de sa cruelle belle-mère, donne à chaque scène une exaltation onirique. On ressent la puissance de ces êtres qui ont un destin court et hors du commun, pour lequel chaque instant doit être vécu comme si cela devait être le dernier.
De l’histoire, des rebondissement et à la fois une écriture fine qui compose un puzzle ou chaque morceau viendra s’emboiter, sans pour autant que le spectateur ait soupçonné le dessein final. Après avoir vu ce film, on ne peut pas se l’imaginer en couleur. En effet, Pablo Berger a travaillé ses plans comme autant de tableaux. Des photographies crues sous la lumière écrasante de l’Espagne. Les contrastes sont forts comme les sentiments de cette histoire ; les cadrages des gueules sont splendides, et l’alternance des mouvements de caméras avec leurs plans fixes sont de bien meilleurs suggestions que certains dialogues.
Il n’y a qu’un point qui me tracasse… la musique ! Certaines critiques en ont fait d’élogieux papiers, et il est vrai qu’elle est belle. Pourtant je trouve que parfois elle veut également prendre une place trop importante pour souligner ce que Pablo a déjà très bien fait à l’image.
Bref, il s’agit d’une belle œuvre cinématographique et pour un film muet, il fait couler beaucoup d’encre ! Alors pour ceux qui ne souhaitent pas être aspiré par l’œuvre, passez votre chemin ! Pour les autres, foncez !
Allez, j’arrête mon cinéma, comme disait papa. Bonne séance !

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« Biancanieves », l’étoile de Berger
le nouvelobs.com
Par Jérôme Garcin 23 janvier 2013
C’est le deuxième long métrage de Pablo Berger
et j’aime le lyrisme de Gérôme Garcin dans cette critique ;
jugez vous même!…
« Film en noir et blanc – mais la lumière, les contrastes et le grain sont si beaux qu’on croirait une explosion de couleurs -, film en format carré – mais la profondeur est telle que la 3D pourrait en être jalouse -, film totalement muet, mais porté par la musique si parlante d’Alfonso Villalonga, « Blancanieves » réussit la prouesse d’être un hommage aux grands patrons, de Murnau à Buñuel en passant par le Browning de « Freaks », et d’une époustouflante modernité. »
…tout est dit dans ce court extrait
Ah j’allais oublier : j’aime un peu moins ses piques gratuites envers Michel Hazanavicius en début d’article.
rubrique sympa, c’est un bon avis
Je découvre ce site. bon éclairage de ce film qui m’a donné envie d’aller voir avec un oeil différent, cool