Pieta de Kim Ki-Duk, Lion d’Or de Venise – DVD, Blu Ray et VOD

Kim Ki-Duk est un cinéaste engagé coréen qui réalise des films pour interroger les spectateurs. Celui-ci est une charge contre le capitalisme et le pouvoir de l’argent, comme unique Dieu salvateur. Pour nous plonger dans son univers tourmenté, le réalisateur filme des situations plus horribles les unes que les autres, dont la symbolique voudrait transcender la moelle intrinsèque du scénario.
Kand-do est un jeune homme d’une trentaine d’années, homme de main qualifié de « boucher », recouvreur de dettes auprès de misérables artisans métallurgistes, totalement endettés et submergés par le progrès. L’homme, sans attache et sans âme, va d’échoppe en échoppe, mutiler ces proies faciles, des pauvres commerçants à partir de leur propre machine-outil, pour récupérer la part des assurances. Parfois, il rencontre un peu de résistance, ce qui n’est pas pour lui déplaire, parfois les personnes se sont suicidées avant son arrivée ou le font devant ses yeux, leur dernière fuite possible à leurs yeux. Dans cet univers lugubre, Kim Ki-Duk entre dans une métaphore sur la civilisation moderne, un traumatisme de civilisation ou le peuple perd toute dignité. Même si je ne connais pas la Corée, les scènes de taudis sont extrêmement bien représentées et l’on ressent parfaitement la boucherie que le réalisateur a souhaité aborder dans son film.

Une fois que l’on a bien compris le « caractère excessif » du jeune homme, une femme arrive dans son entourage, se présentant comme la mère qui l’aurait abandonné 30 ans auparavant. Notre jeune homme n’étant pas tombé de la dernière pluie, il va lui faire subir tous les outrages, pensant (oui il pense) que seule une mère pourrait ainsi résister à ses tortures. Je vous passe le viol de la mère et autre fantaisie de réalisation.
L’homme devient alors fils et donc vulnérable, puisqu’il a un nouveau point faible sa mère. En effet, la prétendue mère a imaginé un plan diabolique, comme pour les arts martiaux, elle va se servir de la force de son adversaire pour le faire chuter.
Piéta est donc un film sans pitié, violemment allégorique, sombre, cruel, et sans aménité.
Allez, j’arrête mon cinéma comme disait Papa et je vous souhaite une excellente séance